Devant une situation qui ne fait pas notre affaire, c’est si facile de glisser dans la peau de nos personnages masqués et automatisés. Et notre entourage fait pareil! Belle pièce de théâtre, vous ne trouvez pas?.
Depuis notre plus jeune âge, il nous arrive à tous de jouer la comédie… souvent à notre insu. Nos enfilons nos masques comme s’il s’agissait d’un scaphandre, d’une armure, ou d’un système de protection thermonucléaire. Pourquoi? Pour cacher nos peurs et nos blessures. C’est un mécanisme de protection que nous avons développé pour survivre. En ne montrant pas nos vraies couleurs et qui nous sommes réellement, nous pensons être en sécurité.
Cinq blessures de base
Dans son livre intitulé «Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même», Lise Bourbeau décrit cinq blessures et masques de base. Je vous propose un petit rafraîchissement. Si vous souhaitez approfondir le sujet, j’ai fait un live là-dessus.
– La blessure de rejet survient quand on porte la blessure du rejet, on porte le masque du fuyant. Pour ne pas être rejeté, on va faire comme si on n’était pas là, comme si on s’en foutait, comme si on était invisible ou de passage. La plus grande peur, c’est la panique.
– La blessure d’abandon amène le masque du dépendant. C’est celui qui veut toujours plus, qui n’en a jamais assez, qui a besoin pour exister d’être en lien avec l’autre et qui vit presque par procuration. La plus grande peur est la solitude.
– La blessure d’humiliation est associée au masque du masochiste. Il s’organise pour ne pas avoir ce qu’il veut, pour se saboter. Sa plus grande peur: la liberté. Plutôt que d’être livré à lui-même, il préfère se soumettre et être humilié.
– La blessure de trahison est liée au masque du contrôlant, on ne peut compter que sur soi-même. Je contrôle tout, je suis en charge. Plus grande peur: la séparation, la dissociation. Quand je contrôle tout, rien ne peut s’effondrer, se terminer.
– La blessure d’injustice amène le masque du rigide. Ce personnage est froid, en contrôle, très organisé parce qu’il ne se fera pas encore prendre à ne pas être reconnu. Cette personne ne se sent pas respectée ou appréciée à sa juste valeur. Sa plus grande peur: la froideur.
Rien à guérir… changer de regard
Les blessures viennent de notre petite enfance et parfois de plus loin. Quand la blessure arrive très jeune, intra utérin ou dans les cinq premières années de vie, il y a de fortes chances que ce soit une blessure d’âme. En arrivant en incarnation, l’âme se choisit la famille parfaite pour venir jouer sa pièce de théâtre. Une blessure vient nous rappeler ce pourquoi nous sommes ici en incarnation, ce que nous sommes venu nommer, conscientiser.
Il est donc normal que sur Terre, nous ayons tous des masques. Cela fait partie de l’expérience. C’est juste de l’information. Je remercie Lise Bourbeau pour son magnifique travail de nomenclature des cinq blessures. Je crois cependant profondément que nous sommes rendus à l’étape de nous affranchir des étiquettes, de faire éclater les structures, d’amener le plus de mouvement et de fluidité possible. En s’identifiant à une structure, on l’amplifie. En s’accrochant à un masque, on le scelle à l’intérieur de nous.
Relativisons. Rien n’est grave. Rien n’est vrai. C’est du théâtre. Comme le dit Eckhart Tollé dans son livre «Nouvelle Terre», soyons comme les canards: l’eau glisse sur leurs plumes, ils s’ébrouent et continuent à pédaler par en-dessous.
Accueillir ce qui est
En voyant la vie comme une pièce de théâtre, on amène du détachement, de la libération et beaucoup de mouvement. Accueillez vos masques tels quels, sans vous identifier, comme de l’information à alchimiser à l’intérieur de vous.
Alchimiser, c’est un processus de transmutation à la vie en incarnation. Il s’agit d’un processus vivant, comme la terre, les graines, qui germent, poussent, font des fleurs, des fruits et qui ressèment. La vie est comme cela. Les plantes ne sont pas venues se libérer, se guérir, elles sont venues se transmuter, se transformer, s’épanouir. Nous aussi. Nous ne sommes pas venus apprendre, nous guérir ou nous libérer. Nous sommes ici pour nous transmuter, nous expansionner et nous ouvrir. Voyez-vous la différence?
Dissoudre les masques à renfort d’amour de soi
Je vous rappelle que la raison pour laquelle nous avons des masques dans ce niveau d’incarnation, c’est que nous avons peur de ne pas être aimés. Et la seule personne au monde qui peut nous aimer, c’est nous-mêmes. Les autres ne sont que notre miroir. En laissant aller les masques et les blessures, on revient à l’essentiel: l’amour de soi. Si nous nous aimons totalement, nous n’avons plus peur que les autres ne nous aiment pas. Nous avons tous la même mission de vie: s’aimer soi-même. Nous sommes amour. Et si on laisse le flot d’amour passer en nous, les masques n’existent plus, ce n’est même plus important d’en parler.
Dévoiler notre vulnérabilité
Arrêter de s’identifier aux masques et revenir vers soi, c’est laisser tranquillement jaillir notre vulnérabilité, notre vérité et l’amour de nous. La vulnérabilité est notre plus grande force. Être vulnérable, c’est être ouvert et vrai. On ne peut qu’être vrai, vulnérable et ouvert que si on s’aime. Plus nous allons nous montrer tel que nous sommes parce que nous nous aimons, plus nous allons créer des liens extraordinaires avec les autres.
Nous n’avons même pas besoin d’aller libérer nos blessures. On guérit tout par la vérité et la vulnérabilité. La vérité et la vulnérabilité de ce plan sur Terre, c’est que tout le monde a des masques. Arrêtons de nous en faire.
Parce qu’il faut être capable de se sentir, de se ressentir, de se capter pour être ensuite capable de jouer ce que nous sommes vraiment et non jouer les masques que nous nous sommes infligés par inconscience ou par mécanique de survie.
Quelques clefs
La première chose à faire pour arriver de plus en plus dans notre vulnérabilité, notre vérité, et l’amour de soi, c’est être présent à soi. C’est se demander: comment je me sens, qu’est-ce que je veux, me fait du bien, m’honore. Est-ce que je m’aime assez. Qu’est-ce que j’ai besoin pour me donner plus d’amour. Et je me donne cette auto empathie. Cela fait toute la différence.
Plus nous allons laisser circuler ce flot d’amour qui est là comme moteur premier de qui nous sommes, plus la vie va se faire comme par magie. Des voies royales vont s’ouvrir devant nous parce que la vie répond à notre fréquence. Nous sommes notre matière première. On se ramène à soi.
La deuxième clef à intégrer est le silence. On ne peut pas savoir comment on se sent s’il n’y a pas de silence.
Et ensuite, on vit sa vie librement, sans se poser de questions. On ne fait pas de plans, ou très peu, on n’a rien à réussir, à prouver, à libérer, à accomplir. On a juste à être, juste à vivre chaque instant totalement. Les masques tomberont alors d’eux-mêmes.
Louisane
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